Accidents au travail : Le bâtiment et les travaux publics les plus touchés

Le secteur du bâtiment et des travaux publics occupe toujours la première place des statistiques des accidents mortels au travail avec 30,4% en 2016, soit 28 morts du total des victimes des accidents de travail mortel. C’est ce qu’a indiqué Mohamed Salah Arfaoui, ministre de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Habitat, lors d’une conférence de presse tenue à Tunis, mercredi 24 mai, sur “la sécurité au travail et la protection de la santé dans le secteur du bâtiment et des travaux publics”, Arfaoui a souligné la nécessité d’accorder plus d’intérêt à la santé et à la sécurité dans les chantiers de construction des travaux publics. Il a appelé, à cet égard, à mettre en place une stratégie claire et à accélérer la révision de la législation dans ce domaine.

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De son côté, Rafik Dakhli, directeur de la prévention des risques professionnels à la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM), a mentionné que le nombre global des accidents de travail déclaré aux centres de la CNAM a enregistré une baisse en 2016 avec 38.045 accidents contre 40100 accidents en 2015. 

Des motivations ont été accordées par la CNAM au profit des entreprises œuvrant à promouvoir la santé et la sécurité au travail, a fait savoir Dakhil en précisant qu’il s’agit notamment d’une baisse du taux d’abonnements au régime des accidents au travail ce qui permet à ces entreprises de gagner chaque année 1,4 millions de dinars. “Les projets d’amélioration des conditions de travail de 117 entreprises ont été acceptés par la commission chargée d’examiner les demandes de prêts et de primes d’investissement pour le financement de projets dans le domaine de la santé et la sécurité au travail” a-t-il encore ajouté.

De son côté, Houyem Gallouz, médecin au sein de la direction de l’inspection médicale et de la sécurité au travail, a souligné la nécessité de réviser la loi n°129/1962 relative aux prescriptions de sécurité dans l’industrie du bâtiment, modifié en décembre 1964, estimant que cette loi est devenue obsolète et ne s’adapte plus à l’évolution du secteur du bâtiment et des travaux publics.

Elle a en ce sens expliqué que cette loi ne comporte pas d’articles réglementant le travail dans les chantiers ou les exigences sécuritaires de protection à adopter contre les accidents du travail. De même, la loi actuelle n’exige pas le contrôle périodique des appareils et équipements et ne détermine pas les critères d’attribution des permis de conduire des appareils utilisés dans les chantiers, a-t-elle mentionné.