Ils fabriquent leurs appartements tout seuls en co-construction

Trois jeunes étudiants en école d'ingénieur sur le campus de Ker Lann, au sud-ouest de Rennes, se sont lancés dans un projet fou : construire quatre appartements en bois, modulables, démontables et écologiques en moins de trois mois. Pour le moment, le plus gros a été fait.

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Des logements construits par des étudiants, de A à Z, oui c'est possible. On appelle ça, la co-construction. Depuis maintenant deux ans, trois jeunes en école d'ingénieur se sont lancés dans ce projet fou : la construction de quatre logements modulables et éco-construits, c'est-à-dire avec des matériaux écologiques, en un court laps de temps.

Deux U en bois se font face sur un terrain du campus de Ker Lann, du côté de la halte SNCF, au sud ouest de Rennes. Alors, si l'idée à fleurie il y a quelques années, les matériaux, eux sont arrivés début août et le projet a donc pu être lancé à ce moment-là. Aujourd'hui, Pierre, Lucas et Martin ont bien avancé.

La fin du projet est prévue le 1er novembre

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Lucas, à l'oeuvre sur l'électricité du coin cuisine commune © Radio France - Alexandre Frémont

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Electricité et vissage au programme du jour pour Pierre au premier plan et Lucas au second plan © Radio France - Alexandre Frémont

"Nous sommes dans la phase de montage des cloisons et de l'électricité à l'intérieur des appartements" explique Pierre. Vue l'entendue des travaux à réaliser, chacun est obligé de revêtir plusieurs casquettes. "On est électricien, architecte, maçon... homme à tout faire en faite" sourit Lucas. Ce sont eux qui ont tout réalisé eux-mêmes. Des démarches administratives aux travaux manuels, tout y est passé sans les effrayer.

Alors pour se faire, ça n'a pas été une partie de plaisir, vous l'imaginez bien. Il a fallu porter le projet à Rennes Métropole, pour obtenir un permis de construire partiel pour leurs appartements modulables. Une fois le terrain rendu disponible, ils ont pu se pencher sur tous les aspects techniques. "Par exemple pour les toits, nous les souhaitions plats, commence Martin. Mais, avec les risques d'eau qui stagne sur les surfaces planes, on a dû se rabattre sur de faibles inclinaisons". Des petites choses qui paraissent anodines mais qui prennent toutes leurs importances une fois nos étudiants lancés dans les mesures de panneaux en bois et toitures.

Un rythme de travail très soutenu

Ils avancent tellement vite et bien qu'ils planifient la fin du chantier pour le 1er novembre de cette année. Mais à quel prix? Celui de longues, très longues journées et même de semaines. Lucas nous fait un petit planning d'une journée classique : "On se lève, on va en cours. Entre midi et deux, on a une pause, ce qui nous permet d'aller au chantier travailler. Ensuite, on a cours l'après-midi et dès que c'est fini, on retourne au chantier, jusqu'à ce qui fasse nuit". Des journées à rallonge auxquelles viennent s'ajouter des week-ends entier de travail. "Bien-sûr qu'on est fatigué et qu'on en peut plus, mais quand on sait ce qui nous attend à la fin, ça nous motive encore plus", s'enthousiasme Pierre.

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Les étudiants travaillent par tous les temps, ce qui donne parfois de très beaux clichés Pierre Lumalé

Et puis, quand ils travaillent tous sur le chantier, ils reçoivent souvent la visite de curieux, qui se promène sur le campus. "Nous on avait déjà vu les maisons en bois comme ça à la télé !" expliquent Marcel et Marie-Thérèse, des retraités qui habitent à deux pas de l'emplacement des futurs appartements. "C'est une super idée de leur part" complète Marie-Thérèse. Une satisfaction pour ces étudiants de rencontrer des gens aussi avenants. Pour Martin, c'est "ce type de discussion avec les gens qui viennent nous voir nous permet de leur expliquer pourquoi on fait ça et comment développer ce type de projet de construction. Quand ils repartent, ils ont le sourire et ça, ça nous donne envie d'avancer".

C'est ça aussi que Pierre, Lucas et Martin recherchent. Faire bouger les lignes et peut-être faire fleurir des tonnes de logements comme ceux-là, démontables, modulables et écologiques.