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2017 marque le démarrage des chantiers majeurs du Grand Paris Express. Les énormes marchés de la ligne 15 sud sont imminents

Ligne 15 sud : les premiers gros marchés de tunneliers
Les entreprises de BTP sont dans les starting-blocks. Le premier tunnelier entrera en action cette année sur la ligne 15, de 33 kilomètres, traversant le Val-de-Marne. Un chantier titanesque, tronçonné en lots, qui mobilisera à son pic de 7 à 10 tunneliers à lui seul. Entre fin janvier et fin février, la Société du Grand Paris, maître d'ouvrage, dévoilera les noms des vainqueurs de deux gros marchés -800 millions d'euros ou plus chacun - de construction de la ligne 15 sud. Un troisième lot sera ensuite attribué mi-mars. Ces lots correspondent à des tronçons reliant la gare de Fort d'Issy à celle de Villejuif Louis-Aragon (7,9 kilomètres de tunnel), Créteil l'Echat (7,3 kilomètres) et Bry-Villiers-Champigny. Mais cette année, la ligne 15 sud, qui représente plus de 3 milliard d'euros de marchés, n'est pas la seule au menu. Arrive aussi la ligne 16, qui dessert la Seine-Saint-Denis et comporte, parmi ses trois lots en appel d'offres en 2017, la star de l'année : un « macrolot » de l'ordre de 1,5 milliard d'euros. La préqualification débute pour ce contrat géant, dont l'appel d'offres battra son plein à l'automne.
Des montants inégalés depuis les années 1970
Avec au moins 5 milliards d'euros de marchés, c'est une année en or pour le BTP. Les derniers chantiers d'une telle envergure remontent aux RER des années 1970. Pour le secteur des travaux public, qui a perdu 10 % d'activité sur 2014 et 2015, c'est une aubaine. Les professionnels tablent sur une reprise de 2 % à 3 % en 2017 tirée essentiellement par les grands chantiers - Grand Paris Express et Eole. « Les travaux du Grand Paris Express représenteront environ 9 % de notre chiffre d'affaires cette année, 19 % en 2018, 23 % en 2019 et 29 % en 2020 », déclare José Ramos, président de la Fédération régionale des travaux publics Ile-de-France.
Les chantiers bénéficieront à tous les corps de métier, puisque « le Grand Paris Express, c'est 40 % de génie civil avec la construction des gares, 45 % de tunnels et 15 % d'évacuation et de traitement des terres excavées », résume Philippe Amequin, directeur général de Bouygues Travaux Publics. Sans compter la construction des quartiers des nouvelles gares.
Les entreprises s'organisent
Les acteurs ont noué leurs alliances. Pour la ligne 15 sud, quatre groupements étaient en lice. Vinci Construction (chef de file) s'est allié à Spie Batignolles, « avec qui nous avons déjà fait le métro de Rennes ", rappelle le PDG de Vinci, Xavier Huillard. Eiffage (chef de file) candidat avec Razel-Bec, une filiale du bordelais Fayat. Bouygues (chef de file) avec Soletanche Bachy, une filiale de Vinci spécialiste des fondations profondes. Enfin, deux grosses PME françaises, NGE et Demathieu Bard, ont formé avec le suisse Implenia et l'italien Pizzarotti un groupement qui a suscité la polémique sur la place prise par des entreprises étrangères quand il a remporté un des trois lots de la ligne 15 attribués l'an dernier... « Implenia et Pizzarotti sont des spécialistes des tunnels. Ce groupement va permettre à NGE d'acquérir cette nouvelle compétence, au-delà du Grand Paris", explique Antoine Metzger, le patron de NGE, avide de diversification dans de nouveaux métiers. La diffusion de compétences dans le tissu du BTP français étant un des objectifs de la Société du Grand Paris, ce discours ne peut que la séduire.
Pour l'instant, on le voit, ce n'est pas un raz de marée d'étrangers, mais « il y avait plus de 250 personnes à la présentation du macrolot de la ligne 16, dont nombre d'européens : espagnols, italiens, turcs... ", remarque un dirigeant. Du reste, les quatre groupements déjà constitués resteront stables pour le reste du Grand Paris, mais pour ce macrolot, vedette de 2017, le secteur parie sur une alliance de Bouygues et de Vinci. C'est l'« union sacrée ".
22.000 emplois en 2018
La Fédération régionale des travaux publics Ile-de-France estime que les travaux publics ont représenté 8.000 emplois en 2016, mais que les besoins grimperont à 22.000 emplois par an entre 2018 et 2020 avec le Grand Paris, qui ne servira pas tant à créer des emplois qu'à sauvegarder ceux qui existent. « Pour les entreprises, le gros enjeu est la formation de leur personnel et des futurs embauchés ", glisse José Ramos. Des métiers sont déjà en tension : chefs de chantier, mineurs-boiseurs (pour creuser et étayer les puits d'accès), coffreurs-bancheurs, qui réalisent la voûte du tunnel. « La concurrence est rude sur les recrutements, la surenchère sur les salaires a déjà commencé pour attirer les meilleurs », confie Pascal Hamet, « monsieur Grand Paris " chez Eiffage.


Myriam Chauvot et Marion Kindermans

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