La tour pyramide Ryugyong, qui domine la capitale de Corée du Nord, est le plus haut building inhabité du monde. En principe, un hôtel de luxe aurait dû y ouvrir en 1989. Apparemment, le régime ne désespère pas d’achever bientôt les travaux.
 

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La tour pyramide Ryugyong, qui domine la capitale de Corée du Nord, est le plus haut building inhabité du monde. En principe, un hôtel de luxe aurait dû y ouvrir en 1989. Apparemment, le régime ne désespère pas d’achever bientôt les travaux.
Depuis quelques semaines, une activité inhabituelle règne autour de la tour Ryugyong, qui domine Pyongyang du haut de ses 330 mètres. Les murs qui l’entouraient ont été abattus, dévoilant deux nouvelles passerelles. Une immense affiche de propagande, vantant les récents tirs de missiles nord-coréens, y a été installée. On y voit, dit-on, des ouvriers s’affairer. Le signe d’une reprise des travaux et – qui sait – d’une ouverture prochaine ?

Folie architecturale

La tour Ryugyong, c’est une folie architecturale voulue par Kim Il-sung, le grand-père de l’actuel dictateur nord-coréen, au pouvoir de 1972 à 1994, année de son décès. Pour prouver au monde la puissance de son régime, il veut une tour, une très grande tour. C’est décidé, elle fera 105 étages et 330 mètres.

L’édifice, une pyramide futuriste, a l’ambition de devenir le septième plus haut gratte-ciel du monde, le plus haut hôtel du monde, et, avec ses milliers de chambres – de 3 000 à 7 000, ce n’est pas très clair – le plus grand hôtel du monde. De quoi ravir le titre à la Corée du Sud, qui est à l’époque en train de construire un hôtel de « seulement » 73 étages et 226 mètres, le Swissôtel The Stamford, à Singapour.

Les travaux sont lancés en 1987. Théoriquement, ils doivent être achevés deux ans plus tard, en 1989. Théoriquement. Trente ans ont passé. L’hôtel n’a jamais ouvert. Dès le début, des problèmes techniques apparaissent. Puis l’argent vient à manquer. En 1992, les travaux sont suspendus.

Seize ans plus tard, en 2008, un groupe égyptien décroche un contrat avec le régime totalitaire pour relancer le chantier. Officiellement, il a depuis achevé les travaux, tant à l’extérieur qu’à l’extérieur du bâtiment. L’inauguration était annoncée pour 2012. Rien ne s’est produit depuis. L’hôtel, dont la construction aurait coûté 750 millions de dollars, sert de support pour les antennes de télécommunications. C’est déjà ça.