Bien souvent, ils ne sont que des casques et des gilets fluorescents que l’on dépasse au ralenti sur les tronçons en chantier. Pendant des mois, ils abandonnent tout pour vivre parfois à des milliers de kilomètres de chez eux, et construire des routes. Qui sont ces professionnels ?

 Route2-780x440.jpg

Bien souvent, ils ne sont que des casques et des gilets fluorescents que l’on dépasse au ralenti sur les tronçons en chantier. Pendant des mois, ils abandonnent tout pour vivre parfois à des milliers de kilomètres de chez eux, et construire des routes. Qui sont ces professionnels ?

Sur les enseignes en planches à l’entrée des chantiers routiers (Pk0), ce ne sont pas leurs noms qui sont inscrits. Ce sont pourtant eux, ouvriers, conducteurs d’engins, laborantins, mécaniciens, qui travaillent au quotidien à faire sortir une route de là où, quelques semaines auparavant, n’existait qu’une forêt.

Les métiers des bâtisseurs de route sont divers et complexes. Ensemble, ils forment une sorte d’orchestre, qui a besoin des compétences et qualités de chacun de ses membres pour donner des produits de qualité. Dès la fin des études de faisabilité, et même pendant, intervient le géomètre-topographe. Avec des appareils sophistiqués, il fait les mesures et calcule les distances, les surfaces, les niveaux d’altitude du sol, la hauteur des arbres, etc. De son analyse de l’environnement physique, de ses plans et autres courbes de niveau, dépendra le tracé de la route.

L’expert environnementaliste intervient lui aussi pour assurer un impact le plus réduit possible sur la nature, avant, pendant et après les travaux. La composition des matières premières, leur élaboration et le suivi de leur qualité tout au long du chantier sont confiés au laboratoire, où géologues et techniciens de laboratoire officient. Construire les ponts et autres ouvrages d’art requiert également un personnel qualifié, le métier demandant une bonne habileté manuelle et un sens du travail précis et rigoureux.

Eléments essentiels de l’orchestre, les conducteurs d’engins. A eux sont confiées les machines les plus diverses (niveleuses, pelles hydrauliques, chargeuses, compacteurs, finisseurs…) utilisées pour des travaux de terrassement ou de nivellement, puis de construction du bitume.

Tout ce travail se fait sous l’œil vigilant du contrôleur. Ce dernier est un ingénieur, mandaté par un bureau d’études engagé par le client (en général l’Etat), qui s’assure que le prestataire respecte bien le cahier de charges. Issa Traoré est ingénieur de génie civil option BTP, spécialisé en Ponts et chaussées de l’Ecole nationale des ponts et chaussées de Paris (France). « Le contrôle commence dès les préparatifs, les outils de travail, la mise en œuvre et enfin le suivi, à la fin du chantier » explique l’ingénieur. Les ressources humaines pour faire des routes, il en existe au Mali, assure-t-il, même s’il reconnait que les spécialistes ne sont pas encore assez nombreux, du fait de la formation locale, qui reste encore généraliste.